Ce jeune du Lot a mis au point un dispositif pour sauver certains oiseaux tombés du nid

Nathanaël Lagane, étudiant dans le Lot, a mis au point un dispositif pour sauver les hirondelles tombées du nid avec le centre de soins pour animaux sauvages La Belette.

Nathanaël Lagane est encouragé par Gabrielle Bertrand et Alexandre Mazières pour son engagement en faveur de la faune sauvage. ©Cécile Ingall

Par Rédaction Cahors Publié le 27 oct. 2025

Nathanaël Lagane, jeune lycéen actuellement en terminale au lycée du Montat, dans le Lot, est porteur d’une initiative intéressante en faveur des hirondelles. C’est un élève qui prépare un baccalauréat professionnel GMNF (Gestion des Milieux Naturels et de la Faune), une formation tournée vers la protection de l’environnement, la biodiversité et la gestion des espaces naturels.

Depuis cette année, il effectue un stage bénévole au sein de l’association La Belette, située à Lebreil, commune de Montcuq-en-Quercy-Blanc, un centre de soins et de secours pour les animaux sauvages en détresse.

Pour aider les oiseaux tombés du nid

Ce centre, dont l’action rayonne sur plusieurs départements, a ouvert au printemps et a été littéralement submergé dès les premières semaines d’ouverture par des arrivées quotidiennes d’animaux sauvages à soigner, apportés par des particuliers. Et parmi elles, un nombre impressionnant d’oisillons tombés du nid.

Or, nourrir ces bébés oiseaux est une tâche exigeante. Dans la nature, les parents hirondelles nourrissent leurs petits environ 200 à 500 fois par jour pour toute la nichée, selon la taille de la couvée et la disponibilité des insectes. Bien sûr ce rythme n’étant pas soutenable dans un centre de soins, il faut les alimenter tous les quarts d’heure, les peser pour ajuster les rations, et consacrer beaucoup de temps à leur surveillance.

Des boîtes de sauvetage pour les hirondelles

Pourtant, lorsqu’un oisillon hirondelle tombe ou que le nid est perturbé, les parents continuent à assurer leur alimentation, pourvu que les petits restent à leur portée. C’est grâce à ces observations qu’a germé l’idée de Nathanaël : proposer un dispositif de boîtes de sauvetage pour les oisillons d’hirondelles tombés du nid sur la commune de Montcuq. De cette façon, au lieu de les séparer de leurs parents et de les arracher à leur environnement natal, l’idée est que la personne qui trouve un oisillon puisse le mettre en sécurité tout proche de l’endroit où il est tombé.

Le projet est d’installer ces boîtes non loin des nids originels, de telle sorte que la femelle et le mâle puissent continuer à nourrir les jeunes.

À Montcuq, les hirondelles nichent principalement sous les toits de la salle des fêtes. De nombreux oisillons sont souvent découverts au sol notamment le long de la route principale où beaucoup périssent écrasés. C’est donc à cet endroit que seront disposées ces boîtes de secours. Deux panneaux explicatifs accompagneront le dispositif : le premier incitera à la protection des hirondelles et expliquera leur intérêt écologique, le second précisera les gestes à adopter pour placer un oisillon dans la boîte et garantir sa sécurité.

Nathanaël fabrique lui-même les boîtes en bois de pin avec l’aide de son grand-père, validées par les référents de l’association La Belette, Gabrielle Bertrand et Alexandre Mazières.

Un rôle précieux dans l’équilibre naturel

L’intérêt écologique des hirondelles va bien au-delà de leur simple présence familière dans nos campagnes. Ces oiseaux insectivores sont de véritables alliés pour les habitants : une seule hirondelle peut consommer jusqu’à 3 000 moustiques par jour, mais aussi de nombreuses mouches, pucerons, fourmis ailées ou papillons. Leur rôle est donc précieux pour l’équilibre naturel, tout en limitant la prolifération d’insectes gênants pour l’homme.

Et derrière leur silhouette légère, se cache une force incroyable. Chaque année, elles parcourent des milliers de kilomètres pour rejoindre l’Afrique à l’automne, puis reviennent retrouver nos villages au printemps entre mars et avril. Imaginer qu’après un tel voyage, ces oiseaux choisissent de revenir à Montcuq a quelque chose de magique. Une hirondelle vit en moyenne quatre à cinq ans, et certaines peuvent atteindre jusqu’à onze ans : autant dire que plusieurs fois dans leur existence, elles retrouveront fidèlement le village. Sans doute trouvent-elles ici un environnement propice, une douceur de vie qui les attire, génération après génération. Ce petit coin du Lot, avec son patrimoine et son charme, mérite de garder cette richesse vivante : une biodiversité essentielle et fragile.

Une validation de la Mairie de Montcuq attendue

Actuellement, la validation officielle par la mairie est encore attendue pour la mise en place de ce dispositif. Si le fonctionnement se révèle concluant, l’idée pourrait être étendue aux communes voisines, car le système est simple à reproduire. Le but est que les oisillons aient plus de chances de grandir près de leur site de naissance, tout en allégeant la charge de travail du seul centre de secours de tous les environs.

Ce qui frappe aussi dans cette histoire, c’est l’implication de Nathanaël. À seulement 17 ans, il consacre son énergie et son inventivité à protéger des espèces fragiles. Alors que l’on sait que toutes les populations d’animaux sauvages ont drastiquement chuté ces dernières décennies, voir un jeune s’engager en faveur de la biodiversité donne une note d’espoir. Chaque initiative visant à préserver la vie sauvage est précieuse, et elle l’est d’autant plus quand elle vient de la jeunesse, consciente des enjeux et déterminée à agir.

Cet été, dès l’éclosion des œufs, ce dispositif devrait entrer en activité. Nous pourrons alors observer s’il permet d’augmenter la survie locale des hirondelles tout en sensibilisant les habitants à leur présence et à leur fragilité.

Cécile INGALLS

Urgence faune sauvage en détresse : 07 88 64 15 41. Plus d’infos sur le site internet du centre de sauvegarde La Belette