La levée de fonds se poursuit pour financer les gros travaux qui doivent être menés au sein de l’édifice, propriété du diocèse de Cahors.
Du haut de ses remparts, la vue est à couper le souffle. On domine la cité mariale et la vallée de l’Alzou, en contrebas. Trésor du patrimoine lotois et anciennes résidence des chapelains, le château de Rocamadour a été bâti sur les ruines d’une petite forteresse datant du XIVe siècle. Il appartient entièrement au diocèse de Cahors qui l’administre, et en a donc la charge intégrale. "C’est un lieu d’accueil diocésain fondamental pour la vie du sanctuaire", explique Pierre-Henri de La Fage, son directeur. En 2022, une grande levée de fonds a été lancée pour rénover l’édifice, qui n’a pas connu pareils travaux depuis plus de 70 ans. Un chantier XXL Car oui, le château de Rocamadour est vétuste. Malgré la bonne santé manifeste des charpentes, une grande partie de la toiture est à reprendre, tout comme la coursive, dont les pierres apparentes seront remplacées. Quant aux menuiseries extérieures, en très mauvais état, elles seront toutes changées. Par ailleurs, le jardin du château sera réaménagé et les frises et autres corniches, fatiguées des effets du temps, seront toutes reprises. Dix-huit chambres à accès aux personnes à mobilité réduite doivent être modernisées voir créées dans l’enceinte du bâtiment pour pouvoir accueillir toute l’année les prêtres, les séminaristes et les bénévoles qui s’y relaient. Enfin, une salle d’exposition sera aménagée et l’ensemble des planchers seront restaurés. "Le coût total des travaux est estimé à 6 millions d’euros […] On espère que le chantier débutera à l’automne 2023, juste après la saison estivale. Un permis de construire est d’ailleurs en cours d’obtention", annonce Pierre-Henri de La Fage, le directeur général du sanctuaire de la cité mariale. Une levée de fonds qui se poursuit l’an prochain Pour financer un tel projet, les gestionnaires du château de Rocamadour ne peuvent compter sur aucune aide publique. L’édifice n’a ainsi pas été sélectionné pour bénéficier du soutien financier de la Mission Patrimoine, menée Stéphane Bern. Depuis plusieurs mois, tous les particuliers qui le souhaitent sont invités à faire un don pour participer à la rénovation. Un acte déductible de ses impôts à hauteur de 75 % de son montant. "Nous sommes très contents du lancement de la campagne, se réjouit Guillaume Lévy, responsable du mécénat au sein du sanctuaire. Nous bénéficions de l’appui d’institutions locales et régionales et nous avons eu de bonnes retombées l’été dernier." Une plateforme en ligne a été lancée pour recueillir les dons : Jaimerocamadour.com. Les donateurs seront tenus au courant de l’avancée des travaux via une infolettre. Les plus généreux pourraient même bénéficier d’une visite privée et voir leur nom gravé sur "le mur des restaurateurs". À terme, le diocèse de Cahors souhaite ouvrir le château au public plus régulièrement, comme lors des Journées du Patrimoine. À l’heure actuelle, seuls les remparts sont accessibles toute l’année. La fin des travaux est prévue pour 2025.
Maxime Trédan
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