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Roc-Amadour actualités

Les agriculteurs se sentent pris à la gorge, "on ne sait pas comment gérer"


Marc Vilard est inquiet quant au prix de l'électricité.


Marc Vilard est agriculteur et responsable de la ferme La Borie d'Imbert, près de Rocamadour. Cet hiver, une inquiétude le ronge : le prix de l'électricité. Sa facture passe presque du simple au triple. Il est démuni face à cette situation, qui risque de mettre en péril son fonctionnement. De 50 000 euros, il va passer à presque 135 000 euros. Marc Vilard, agriculteur et responsable de la ferme de la Borie d'Imbert, près de Rocamadour, voit sa facture d'électricité passer presque du simple au triple. Une hausse qu'il a encore en travers de la gorge. "On ne sait pas comment gérer la situation, on est pris de court", déplore-t-il. Dans son exploitation de 400 chèvres, tout fonctionne à l'électricité. La lumière, les salles de traites, le séchoir à foin,... "Quand on va s'occuper de nos animaux en janvier, on va le faire à perte. Ça va mettre en péril notre fonctionnement", constate l'agriculteur, amer. "On se remet à polluer ?" Marc Vilard détaille cette hausse si soudaine : "ce qui augmente le plus, ce sont les heures pleines d'hiver, ce qui représente 150 jours. Là où ça va nous coûter le plus cher, c'est de novembre à fin mars. Or le plus gros de la production démarre à cette période, les chèvres mettent bas à partir de février. Sur les 130 000 euros, 60 000 correspondent à ces 150 jours". Ce dernier, bien entouré, a fait quelques calculs : en utilisant une génératrice qui tourne au fioul 16 heures par jour à la place d'utiliser autant d'électricité, il économise 35 000 euros. Ce qui n'est pas rien. Alors l'agriculteur est perdu. "C'est un paradoxe énorme. Le rocamadour AOP, c'est un signe de qualité. On est en lien avec la localité, l'environnement. On essaie d'être dans une démarche écologique et éthique", insiste-t-il. Il va plus loin dans son propos : "on nous dit que l'électricité, c'est l'avenir. Mais, on nous met des tarifs explosifs sur celle-ci, plus cher que le fioul. Alors, on fait quoi ? On se remet à polluer en faisant fonctionner notre génératrice à fioul ?"

La ferme de la Borie d'Imbert compte 400 chèvres. DDM Aouregan Texier Une distorsion importante Le plus compliqué : impossible de reporter la charge sur le produit. "Il faut que les produits fermiers restent accessibles", insiste Marc Vilard. Ce qu'il regrette le plus, c'est la distorsion. "Ceux qui ont des contrats pour plusieurs années ne sont pas touchés. Et d'autres ne sont pas sur les mêmes contrats de tarifs", explique-t-il. En effet, lui est positionné sur un contrat C4 (anciennement les tarifs jaunes) soit pour les entreprises produisant entre 36 et 250 kVA. Ceux qui sont sous le régime des tarifs bleus (entre 3 et 36 kVA) ne subissent pas une hausse aussi importante. "Il y a une distorsion énorme. Il aurait fallu un blocage au même titre que pour les tarifs bleus. Eux ont le droit au bouclier tarifaire, selon le chiffre d’affaires et le nombre de salariés. Nous, on rentre dans ces critères, mais sous prétexte qu'on est des gros consommateurs d'électricité, on n'a pas le bouclier et on paie deux fois et demie plus cher", déplore l'agriculteur. Une situation qui l'embête d'autant plus que son entreprise a toujours cherché la sobriété énergétique. "Nous, on a mis des choses en place pour faire des économies d'énergie", affirme le fermier. Comme un variateur de fréquence sur le séchoir à grains. "Il y a de la fatigue" Des solutions pour éviter cette hausse, il pourrait y en avoir. "On va se remettre en question. Rendre notre exploitation encore plus durable, c'est possible. On réfléchit à partir vers de l'autoconsommation en photovoltaïque. Mais il faut du temps et des financements. On ne peut pas basculer en un mois !", concède le responsable de la ferme La Borie d'Imbert. Pour faire face, il espère avoir des aides de l'Etat. Alors, ce dernier reste démuni : "aujourd'hui, il y a de la fatigue chez les agriculteurs et responsables d'entreprises. On sort à peine de la Covid, il y a la crise de la main-d’œuvre. Ici, l'effectif est stable (18 salariés dont 8 travailleurs handicapés, ainsi que 5 saisonniers) mais c'est une veille quotidienne. Puis, il y a eu la sécheresse et les problèmes de fourrage. On va de crise en crise, et on a l'impression que la marche est de plus en plus haute". Aouregan Texier

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