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Les bienfaits du scoutisme à long terme expliqués par le responsable des scouts de Rocamadour

Roc-Amadour actualités


Respect, fidélité, engagement sont quelques unes des qualités enseignées par le scoutisme selon le responsable des scouts de Rocamadour dans le Lot.


Fête de fin d’année chez les scouts de Rocamadour en mai 2024. ©Philippe LAFONTAN

                

Par Rédaction Cahors Publié le 1 déc. 2024


Selon une enquête de l’Ifop publiée en septembre 2024, 87 % des anciens scouts deviennent des bénévoles associatifs à l’âge adulte. Un élément rappelé par le responsable des scouts d’Europe de Rocamadour, dans le Lot.


Robert Baden-Powell, né en 1857, conçoit le scoutisme comme une réponse aux besoins des jeunes de la société britannique au début du XXe siècle marquée par les bouleversements de la Révolution industrielle. Pour ce faire, il combine des moyens simples, dont la nature et une règle de vie positive.

Après la baisse d’effectifs due à l’esprit libertaire de mai 1968, les mouvements scouts français connaissent un rebond depuis quelques années. Aujourd’hui, les dix associations françaises de scoutisme comptent au total 170 000 membres.


Le scoutisme, un levier puissant pour la cohésion de la société


« Le fait d’avoir été scout transcende les clivages ou les fractures traditionnelles résume Jérôme Fourquet, directeur du département Opinions à l’Institut Français d’Opinion Publique. C’est un moyen d’inoculer un virus civique qui reste très actif même quand on a quitté le mouvement depuis longtemps et ce quel que soit le milieu social dans lequel on évolue ».

Les résultats sont spectaculaires. Les anciens scouts sont plus impliqués dans la vie citoyenne. Ils votent davantage que les autres : 95 % d’entre eux ont voté à la dernière présidentielle et sont nettement plus engagés.

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Ils constituent enfin un important vivier de donateurs : « Ils donnent trois fois plus que les autres » calcule Chloé Tégny chargée d’étude à l’Ifop. Soulignant leur sens du service, elle ajoute : « Ce ne sont pas des gens qui conçoivent leur engagement sur le devant de la scène mais plutôt dans le service ».

S’ils ne sont pas plus que les autres épargnés par la vie, les anciens scouts semblent plus résilients. « Ils ont une meilleure capacité à rebondir face aux épreuves. Ils contribuent à forger des citoyens équilibrés et bien dans leur peau » note Chloé Tégny.

Jérôme Fourquet en conclut : « C’est un point positif pour toute la société que de pouvoir compter sur des citoyens bien dans leur tête ».


Rencontre avec le responsable des scouts de Rocamadour


Échange avec Pierre Mateille, jeune père de famille, chercheur au CEA de Gramat et responsable des guides et scouts d’Europe de Rocamadour.

Pour la majorité d’entre eux, que reste-t-il de la promesse des scouts vingt ou trente ans après l’avoir prononcée ?

Il est toujours intéressant de vérifier si ce qui a été semé porte des fruits plus tard. De constater si ce qui a été transmis à un moment donné peut resurgir dans le quotidien lors des années futures de la vie.

Même si je n’ai pas une longue expérience derrière moi, ce que je constate en tant que responsable, c’est que les jeunes qui ont reçu sont heureux de transmettre à leur tour. Cette pédagogie ne reste pas sans effet sur le chemin de la vie. Permettant de progresser à chaque instant, « cette route » est un chemin de sainteté de chaque jour. Les Anciens du mouvement savent s’en souvenir. Avoir été scout ne reste pas sans effet.

Quels bienfaits selon vous, apportent les anciens scouts à la société ?

La pédagogie du mouvement a pour but de forger un caractère pour devenir des adultes libres et responsables. Libres de faire leur choix, de donner une parole sur laquelle on doit pouvoir compter, de s’engager dans le monde en restant fidèle à cet engagement quoi qu’il en coûte. Cette pédagogie s’adresse à la personne dans toutes les dimensions (corps, esprit, intelligence, social). Et touche, avec beaucoup de respect, jusqu’à l’intime.

Même si ces valeurs semblent quelque peu désuètes, elles méritent d’être défendues et surtout vécues. Selon moi, ce sont des ingrédients indispensables à l’épanouissement d’une société humaine qui doit prendre soin du bien commun et des devoirs d’État de chacun pour une plus grande intégration dans la société.

Un sondage Ifop de septembre 2024 montrent les effets positifs du scoutisme a long terme : ils restent catholiques pratiquants à 63 % et leur amitié de jeunesse perdure à 92 %. C’est pour les organisateurs, un plébiscite ?

Oui, c’est vrai. En tant qu’éducateur, il nous appartient d’être dans l’efficacité et d’évaluer constamment la réussite ou l’échec d’une méthode.

Si dans le secret des cœurs, cela porte du fruit à long terme, tant mieux ! Le scoutisme est une aventure humaine qui ne se mesure pas mais se vit. Car la vie pas toujours facile, souvent semée d’embûches, mérite d’être vécue à fond, sans compromis.

C’est la preuve que votre recette éducative fonctionne ?

Cette pédagogie chrétienne et civique ne nous appartient pas. Cette « obéissance » à quelque chose de plus grand que nous avec des règles extérieures, est un élément éducatif important.

Il nous est donné de la transmettre sans l’altérer avec son cadre et ses exigences. Elle est là pour compléter ce que doivent donner les parents en famille.

Encore une fois, si cela fonctionne, tant mieux. Nous n’en sommes que d’humbles acteurs.

Rappelez-nous la pédagogie de votre mouvement…

La pédagogie du mouvement accueille les jeunes à partir de 8 ans et leur propose un parcours de progression personnelle et collective dans toutes les dimensions : le sens de Dieu, le sens du service, la formation du caractère et le développement physique.

Cette méthode scoute se décline par tranche d’âge pour permettre aux jeunes de vivre des aventures adaptées mais exigeantes dans le souhait de les faire grandir. Le jeune devient alors digne de confiance et capable de prendre des responsabilités adaptées.

Dans la nature, tout cela se vit au travers du jeu, de l’aventure, du service, de l’apprentissage et de la débrouillardise. Le partage de ces temps simples et fraternels contraste souvent avec le quotidien et permet une ouverture d’esprit, une ouverture aux autres et une solidarité dans l’adversité.

Ces bons résultats de l’enquête pourront-ils donner du grain à moudre aux défenseurs des mouvements de jeunesse ?

Restons humbles devant ce regain d’engouement pour notre mouvement. Sa pédagogie apporte des réponses à la société et en particulier aux familles. Néanmoins, nous sommes loin de toucher tous les jeunes car l’exigence que nous défendons n’est pas du goût de chacun, même si elle donne une colonne vertébrale nécessaire pour affronter la vie.

Construire une société solide, avec des valeurs, où le bien commun est roi, c’est bon pour le moral.

Comment le nombre de scouts évolue-t-il près de vous ?

À Rocamadour, nous avons commencé il y a dix ans, avec 10 scouts. Aujourd’hui nous sommes 70 : une vingtaine de louveteaux de 8 à 12 ans, une trentaine de scouts de 12 à 17 ans et une vingtaine de routiers au-delà de 18 ans. C’est une grande joie de vivre autour des familles, pareils rassemblements en redémarrage d’année.

André DÉCUP

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