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Pèlerinage vers Compostelle : marcher entre Orcival et Rocamadour, un nouveau tronçon… et des questions Abonnés



  • Ce nouveau tronçon a été inauguré lors de l’Ascension à Orcival (Puy-de-Dôme). DDM R.S.

Tourisme, Lot, Rocamadour                    

Publié le 05/08/2024

Robin Serradeil

l'essentiel Un tronçon de chemin, long de 330 kilomètres, a été inauguré entre Orcival (Puy-de-Dôme) et Rocamadour (Lot). Ce tracé souhaite intégrer la carte des chemins de pèlerinage français vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Il n’aura fallu qu’une bénédiction, la parole sainte de Mgr François Kalist, archevêque de Clermont-Ferrand, et beaucoup d’huile de coude pour que la commune d’Orcival (Puy-de-Dôme) figure désormais sur les cartes des chemins de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.



En mai dernier, on a profité de la célébration de l’Ascension et de la présence exceptionnelle de plusieurs milliers de fidèles pour inaugurer un nouveau tronçon, long de 330 kilomètres et de 21 étapes de marche, entre la vallée du Sancy et la mythique Rocamadour (Lot). Une manière de rallier la célèbre Via Podiensis, la voie de pèlerinage française la plus empruntée. "Il y avait une demande de grande itinérance dans notre région, et l’idée a été de proposer aux habitants du territoire du Sancy de pèleriner jusqu’à Compostelle en partant de chez eux, comme cela se faisait au Moyen-Âge", explique Loïse Poizat, membre de l’association Orcival-Rocamadour, à l’initiative du projet. L’itinéraire lui, appartient à la fédération Compostelle France, réunissant plusieurs associations jacquaires.



La carte des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France Wikimedia Commons


Mais c’est une constante ces dernières années : à mesure que la fréquentation augmente sur les chemins de pèlerinage français, les itinéraires eux ne cessent de se multiplier dans l’Hexagone. Et ce genre de nouveaux tronçons est loin de ravir l’Agence française des chemins de Compostelle : "On peut ouvrir des ramifications et des chemins à l’infini, mais il faut aussi se dire que ces itinéraires finissent par tuer les chemins, avance Sébastien Pénari. On n’y comprend plus rien et il va falloir apprendre à restreindre".

Chemins "symboliques"

Le cas du tronçon Orcival-Rocamadour pose une question pour le moins complexe : quels tracés méritent aujourd’hui de figurer sur la carte des chemins de pèlerinage ? En pratique, seuls quatre grands itinéraires – qui se basent sur les écrits de l’époque – existent et en 1998, l’UNESCO inscrivait d’ailleurs ces chemins sur la liste du patrimoine mondial sous la forme d’une sélection de 71 monuments et 7 tronçons de sentier.

Mais selon Loïse Poizat, ce nouveau tronçon a sa légitimité historique : 'Nous avons une église 'Saint-Jacques le Majeur' à Lanobre (Cantal) et nous avons constaté la présence de nombreuses coquilles sur l’itinéraire que nous avons tracé, insiste la présidente d’association. Par ailleurs la maire d’un des villages traversé par ce tronçon a déjà entendu parler d’un passage de pèlerins sur cet itinéraire avant la Révolution française".

Ils sont pourtant nombreux les marcheurs, à penser qu’ils pérégrinent sur les mêmes sentiers que les dévots de l’histoire. Et notamment sur les pas de Godescalc, premier pèlerin de la voie du Puy-en-Velay, qui s’est rendu à Saint-Jacques-de-Compostelle au Xe siècle. Mais les chemins qui sont aujourd’hui tracés n’ont plus rien à voir avec les itinéraires qui étaient empruntés autrefois. "Il y a 36 000 communes en France. Elles ont toutes, à un moment ou à un autre, été sur un chemin de pèlerinage, ponctue Sébastien Pénari. C’est ce qui nous fait dire que ce tracé a plus une valeur symbolique qu’historique". Quid des petites coquilles observées dans certaines communes françaises ? "Il y a un surf sur des images, une confusion entre certaines idées reçues et sans doute une volonté de marketing, reprend Sébastien Pénari. La coquille ne prouve pas que ces localités étaient traversées par des pèlerins."

Loïse Poizat elle, insiste : "Il n’y a pas de vrais ou de faux chemins. Et si certains pèlerins veulent partir du Puy, qu’ils partent du Puy". Qu’importe : depuis son ouverture au public au mois d’avril dernier, de nombreux pèlerins foulent déjà ce nouveau tracé entre Orcival et Rocamadour

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