Malgré les efforts du Syded du Lot, le prix de la gestion des déchets dans le Lot va augmenter, avec des répercussions sur les porte-monnaie des ménages. Explications.
Les vice-présidents du Syded du Lot Guillaume Baldy, Agnès Simon-Piquet et Vincent Bouillaguet entourent le président et l’ancien président du Syded Stéphane Magot et Gérard Miquel. (©Actu Lot)
Par Marie-Cécile Itier Publié le 10 Fév 21 Le prix du traitement des déchets va très bientôt augmenter. Le Syded du Lot alerte depuis plusieurs années et tente d’anticiper l’augmentation de la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes) qui impacte le coût du traitement des déchets. Cette taxe va voir une première hausse en cette année 2021, augmentation qui va avoir lieu tous les ans jusqu’en 2025. Hausse de la TGAP Cette hausse de la TGAP est à mettre en regard avec d’autres facteurs aggravant la situation qui arrivent en même temps. « Nous avons anticipé l’explosion de la TAGP en 2021, mais pas la crise sanitaire » souligne Stéphane Magot, nouveau président du Syded qui a pris la succession de Gérard Miquel fin 2020. La Covid a comme partout provoqué des surcoûts dans la gestion, entre mesures de protections et périodes d’arrêt du centre de tri. À cela s’ajoute une chute des cours des matières recyclées. En effet, la Chine inonde l’Europe d’emballages carton mais ne rachète plus de produits recyclés. Le marché se retrouve donc saturé entraînant de fait une chute des cours de ces produits recyclés. De plus, les activités automobile et aéronautique, qui achètent en général beaucoup de plastiques recyclés, en consomment beaucoup moins avec la crise économique qu’ils subissent. Les industriels, devant la baisse du prix du baril de pétrole, préfèrent utiliser directement des matières premières vierges désormais moins chères que les produits recyclés. Même le verre connaît une baisse de ses cours, entre la consommation et l’export de vin en baisse, mais aussi la fermeture des restaurants qui utilisent généralement le plus les bouteilles en verre. Perte de recettes Le Syded du Lot est l’un des plus performant de France pour la collecte à destination du recyclage, se retrouve de fait durement touché et voit une partie de ses recettes en chute libre. Le Syded, par l’intervention de Gérard Miquel, a donc demandé à Citéo (anciennement Eco-emballage, éco-organisme qui gère le recyclage des déchets en France), de reverser une partie de la taxe éco-emballage de chaque produit aux structures de tri afin de compenser ces pertes. Décaler la taxe Par ailleurs, Stéphane Magot, le président du Syded, avec Vincent Labarthe, son vice-président, ont proposé une motion demandant aux ministres de la Transition Écologique et de l’Économie, de décaler et d’étaler dans le temps l’augmentation de cette taxe. Cette demande a été votée à l’unanimité par les élus du Comité Syndical du Syded et a aussi été mise au vote dans les 6 collectivités en charge de la collecte. Stéphane Magot explique que « l’application de cette taxe dès 2021 reviendrait à sanctionner avant d’offrir aux citoyens la possibilité de réduire leurs déchets ». Car cette TGAP, si elle se veut vertueuse en incitant les collectivités à mieux trier leurs déchets, arrive trop tôt, en une période où le Syded est confronté aux autres problèmes majeurs de crise sanitaire et de baisse des cours des matières recyclées. D’autant que son augmentation est très franche, passant de 27,50 € / tonne en 2020, à 71,50 € / tonne en 2025. Cette hausse des coûts, si elle pourra être limitée par endroits par les collectivités locales, finira par être répercutée sur les portefeuilles des ménages par la taxe des ordures ménagères. Diminuer les déchets Devant cette situation, le Syded insiste pour favoriser la diminution des déchets. Si les Lotois sont déjà bons élèves, avec 217 kg par habitant et par an d’ordures ménagères dans la poubelle noire, le Syded cherche encore à baisser ces chiffres, en faisant la promotion des pratiques de compostage, individuel ou collectif, ou encore par l’intermédiaire des Référents environnement. Néanmoins, les échéances électorales couplées à la crise sanitaire ont freiné ce type d’action, et mis un gros coup de frein au projet de tarification incitative, qui aurait dû être lancé en 2021 mais sera retardé.
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