Anny Duperey : « L’écriture a été mon premier refuge, avant même la peinture»
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Connue du grand public pour sa carrière de comédienne, elle n’a jamais cessé d’écrire. Dans son dernier ouvrage, Respire, c’est de l’iode, elle revient sur des souvenirs, des rencontres, des réflexions, avec une liberté de ton qui lui est propre.
Elle est l’invitée d’honneur de la 17ème édition de “La Truffière aux Livres” à Rocamadour. Rencontre du Président de ROCA-LIVRE avec une femme pour qui l’écriture a toujours été une manière d’avancer .

La disparition de vos parents occupe une place importante dans votre parcours. Pourquoi avoir choisi d’en parler dès vos premiers écrits ?
J’ai voulu aborder ce sujet tout de suite, dans mon premier texte, comme une manière de m’en libérer. Boris Cyrulnik parle de résilience par l’art : c’est exactement ce que j’ai vécu. L’écriture a été mon premier refuge, avant même la peinture et mon entrée aux Beaux-Arts.
L’écriture a donc toujours été essentielle pour vous ?
Oui. C’est elle qui a tout déclenché. Mais je ne peux écrire un livre que lorsqu’il s’impose à moi comme une évidence. Contrairement à certains auteurs qui s’astreignent à écrire chaque jour, je n’y arrive pas. J’ai besoin qu’une idée s’impose. Alors seulement, je peux me lancer.
Comment surmontez-vous la fameuse page blanche ?
C’est comme une pelote : il suffit de tirer le premier fil et tout se déroule. Souvent, ma première phrase se révèle être un alexandrin, ce qui me surprend encore.
Vous donnez souvent des conseils à de jeunes lecteurs qui souhaitent écrire. Quel est le plus précieux selon vous ?
Mon école a été épistolaire : j’écrivais dix pages par semaine à ma tante, puis à une amie peintre. C’est une formidable discipline. Je conseille toujours d’imaginer un ami imaginaire en face de soi : la clarté est la politesse de l’écrivain. Écrire pour soi est difficile, mais écrire pour un autre oblige à être compréhensible et précis.
Vous évoquez une relation forte avec vos lecteurs.
Oui, elle a changé ma vie. Certains m’ont même appris des choses que j’ignorais sur ma propre histoire. Leurs lettres m’ont bouleversée, mais elles m’ont aussi apaisée, m’arrachant à une douleur solitaire pour me replacer dans une expérience partagée. Ce lien est pour moi essentiel.
Votre titre, Respire, c’est de l’iode, est intriguant. Comment est-il né ?
Je garde en mémoire de petites phrases entendues au fil de ma vie. Celle-ci s’est imposée et m’a semblé parfaite pour tisser des digressions. Le livre est construit ainsi, autour de souvenirs, d’échos et de réflexions.
Votre éditrice vous a parfois incitée à resserrer vos textes…
Oui, mais j’ai tenu à conserver certains passages, comme celui sur les maçons de la Creuse ou sur la déportation d’enfants réunionnais. J’ai bien fait : plusieurs journalistes m’ont confié avoir découvert grâce à moi une histoire qu’ils ignoraient totalement. C’est une grande satisfaction.
Comment présenteriez-vous votre dernier livre à un lecteur qui ne le connaît pas encore ?
C’est un recueil de textes qui vont dans plusieurs directions, comme des petites nouvelles. J’y mêle souvenirs personnels, réflexions et anecdotes. J’espère qu’il reflète cette liberté et, surtout, qu’il n’ennuie jamais. Mon souhait est qu’il accompagne le lecteur comme une conversation vivante.
Anny Duperey vous donne rendez-vous pour un moment de partage, le dimanche 7 septembre, de 10 heures à 17 heures, aux côtés de nombreux auteurs.
Plus d’informations sur : salondulivrerocamadour.com
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