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La situation financière du Département du Lot se dégrade : les élus lancent l’alerte

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  • il y a 1 jour
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Les élus du Département du Lot sont inquiets quant à l’avenir des finances du Département, entre dépenses obligatoires en hausse et recettes en baisse.

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 Guillaume Baldy, vice-président en charge des Finances et de l’Attractivité, et Serge Rigal, président du Département du Lot. ©Marie-Cécile ITIER           

Par Marie-Cécile Itier Publié le 16 oct. 2025


La Chambre régionale des Comptes d’Occitanie vient de rendre son rapport sur les comptes des treize départements d’Occitanie, dont le Lot.

« Ce rapport nous amène à avoir des satisfactions et des inquiétudes pour le devenir de nos finances » lance d’emblée Serge Rigal, président du Département. Ce rapport, qui sera présenté aux élus en séance du Conseil départemental lundi 20 octobre 2025, vient appuyer les alertes déjà lancées par l’élu sur les inquiétudes quant au budget du Département.


La situation du Département du Lot n’est pas critique, mais…


Ainsi, contrairement à 5 départements d’Occitanie, le Lot n’est pas en situation critique, notamment grâce à une situation financière saine et maîtrisée jusqu’en 2023. Le rapport confirme qu’en 2024, une dégradation financière est constatée sans toutefois affecter significativement les capacités de financement de l’investissement du Département. En revanche pour l’année 2025, la Chambre Régionale des comptes préconise « un arbitrage interne » face à la dégradation financière qui se confirme.


« 2022-2023-2024 étaient des années record en termes d’investissements pour le Lot, 2025 et 2026 resteront des années fortes du fait que des projets lourds ont été engagés et vont se poursuivre (déviation de Vayrac, côte du Cluzel… NDLR). Nous pourrons soutenir ces investissements, après ce sera plus problématique » s’inquiète Serge Rigal.


Plus de dépenses, moins de recettes


La raison de cette dégradation ne tient pas à la gestion du Département mais à une baisse des recettes et une augmentation des charges dictées par des décisions nationales.


  • En effet, les recettes du Département proviennent en partie des « droits de mutation à titre onéreux », autrement dit les frais de notaires, qui fluctuent en fonction du marché immobilier. Si ce marché est en crise, les recettes sont donc moins importantes. En parallèle, les dépenses obligatoires sont en nette augmentation. Cela concerne les dépenses de personnel (avec les hausses du point d’indice, des cotisations retraite et les revalorisations des bas salaires), mais aussi les dépenses liées au RSA, services d’aides à domicile ou assistants familiaux. « Dans le Lot, ces dépenses ne sont pas tant dues au RSA qu’à l’augmentation des charges liées à l’aide sociale à l’enfance » précise Serge Rigal.


Plus 12 millions d’euros de charges en un an


Dans le Lot, 60 à 70 % du budget est consacré à l’action sociale. Et les charges ont augmenté de + 12 millions d’euros en 2023 et 2024. « Ces dépenses sociales liées à la loi sont des dépenses que l’on ne peut pas maîtriser. Et il n’y a pas de compensation. Il faudrait qu’on ait les moyens de compenser, créer une loi pour que la solidarité nationale puisse abonder » insiste le président du Département.


Et Guillaume Baldy, vice-président du Département en charge des finances d’enfoncer le clou : « tant qu’on ne change pas les règles de solidarité nationale, on va à la faillite. Nous avons la responsabilité de dépenses dont les montants et les ressources sont décidés ailleurs. Si les règles ne changent pas, tous les départements de France se retrouveront en faillite dans moins de trois ans ».


Une démarche de prudence dans le Lot


La Chambre régionale des comptes note toutefois que le Département du Lot a entamé une « démarche volontariste et de prudence » des dépenses pour l’année 2025 afin de s’adapter aux nouvelles contraintes financières. Elle ajoute que le Département se verra contraint de recourir à des emprunts « qui porteraient la dette au 31 décembre 2025 à 73,4 millions d’euros », ce qui pour elle resterait supportable pour le Département.


Une situation très fragile donc, qui sans mesure nationale d’urgence sur les recettes (réforme de la fiscalité départementale, compensation dans le domaine du social) amènera à une situation financière du Département critique d’ici quelques années. « Le seul qui peut faire quelque chose, c’est l’État » conclut Serge Rigal.

 
 
 

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