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  • Roc-Amadour acutalités

Rocamadour : Côté Rocher dans son sixième mois de fermeture

Le monde du spectacle vivant reste à l’arrêt. Une situation très compliquée, psychologiquement et économiquement, pour les artistes et les salles du Lot. Illustration avec Côté Rocher.



Corinne Delpech l’avoue : la prolongation de la fermeture des salles de spectacles ne l’a pas surprise. "Autant pour le mois de décembre, je croyais fermement qu’on allait rouvrir, autant là…", dit la propriétaire de Côté Rocher, à Rocamadour. Pas surprise, certes, mais remontée : "On avait refait un programme pour la fin d’année, on s’était mis à répéter à nouveau et la veille de l’ouverture on nous dit non. On aurait pu nous le dire avant."


Ne pas être avertie, ne pas avoir de visibilité l’agacent autant que certains choix. "Des gens ont eu la Covid autour de moi donc je comprends qu’il y ait des mesures, mais il faudrait que tout le monde soit logé à la même enseigne", dit-elle. "Quand on voit que les gens ont le droit d’aller dans les commerces – et tant mieux pour eux –, de se promener dans les supermarchés… parce qu’ils n’y vont pas une heure mais toute la matinée ou l’après-midi. On a le droit d’ouvrir les églises, d’aller à la messe, je ne comprends pas… On n’a jamais vu un cluster dans une salle de spectacles."


"Moralement, c'est très compliqué"

La comédienne s’attendait même à un troisième confinement. "Là, on est dans le flou. Moralement, c’est très compliqué." Financièrement aussi. "J’attaque mon sixième mois de fermeture", dit-elle, or sa plus grosse saison, c’est l’hiver. Et Côté Rocher est une salle privée. "Le théâtre m’appartient. C’est un investissement que j’ai fait quand je suis revenue… Si je n’ai pas le public, je n’ai pas de rentrée d’argent", explique Corinne Delpech : "Je ne suis pas subventionnée. Là j’ai quelques aides de l’Etat. Cela me permet de maintenir la structure en éveil. On a le chômage partiel pour les salariés [NDLR, trois] mais on ne gagne rien." Elle soupire : "On ne va pas non plus pouvoir tenir ad vitam æternam comme ça."

Autre difficulté : "Rouvrir un théâtre c’est pas comme un commerce où on met la clef dans la porte, on ouvre… On a une programmation à faire. Or beaucoup de salles ont repoussé les spectacles donc c’est la pagaille partout. Bon, j’ai la chance d’avoir mon petit noyau de comédiens et j’ai la chance d’être comédienne."

15 ans le 1er avril

Car Corinne Delpech reste une battante : "Il faut garder espoir, se dire que ça ne va être que quelques mois à passer. Il y a des gens plus malheureux, des gens malades ; je pense à ça, à ces soignants." Et elle ajoute : "Bien sûr je vais tout faire pour rouvrir le plus vite… Les gens ont besoin de rire, de se lâcher, de la culture ; ça va dans le mouvement, la dynamique.". En attendant la réouverture, il y a du travail : "Là, on est plus sur l’écriture ; après on fait des petits travaux au théâtre."

Un théâtre qui aura 15 ans le 1er avril. "J’espère pouvoir ouvrir avant l’anniversaire voire à ce moment-là, ce serait un beau cadeau", glisse Corinne Delpech.

Intermittence Corinne Delpech est doublement touchée par la crise, en tant que propriétaire de salle et artiste. « J’étais en tournée avec Patrick Sébastien et on a dû arrêter. En tant que comédienne, je suis à l’arrêt. » Pendant la crise, le régime d’intermittent a été prolongé. « C’est très bien mais quand on va arriver en août, qu’est-ce qui va se passer ? On va demander aux gens d’avoir travaillé alors que les salles étaient fermées ? Là, ça va être une hécatombe, s’il n’y a pas à nouveau une année blanche. » Les artistes, techniciens… travaillent souvent en CDD et le régime d’intermittent est une assurance chômage qui leur permet d’être indemnisés entre deux contrats, à condition d’avoir fait un certain nombre d’heures.

F.R.

LA DEPECHE du 21/01/2021


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