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Venu d'Afrique, l'élanion blanc poursuit sa progression dans le Lot





Arrivé il y a seulement 9 ans dans le Lot, l'élanion blanc est un rapace africain qui progresse et s'installe durablement dans nos campagnes, encore un signe du réchauffement climatique. Vous l'avez peut-être déjà aperçu dans la campagne lotoise facilement reconnaissable par son vol stationnaire et son magnifique plumage. Ses yeux rouges cernés de noir et son petit bec noir lui donnent un air mystérieux. L'élanion blanc est un petit rapace originaire d'Afrique, arrivé dans nos contrées il y a seulement quelques années. Il a d’abord colonisé la France par le sud-ouest, s’installant durablement dans le bassin de l’Adour au début des années 2000. Il y avait déjà environ15 couples en 2004. Puis a continué sa progression en Midi-Pyrénnées. Sa population ne fait que grandir pour atteindre 80 couples en 2012. Une espèce opportuniste et vagabonde Dans le Lot, la première observation, suivie d’une reproduction est signalée en 2013. Aujourd’hui, l'élanion blanc est présent un peu partout dans le département, évitant juste les parties les plus accidentées de la vallée du Lot à l’est de Cahors et surtout les zones les plus élevées (supérieures à 500 m d’altitude) du nord-est. Pour l'ornithologue, Ghislain Riou, chargé d'études en ornithologie à l’association Nature En Occitanie, son installation s'explique, en partie, par le réchauffement climatique.


Le petit rapace africain mesure environ 35 cm DR - Jean-Claude Boyer "La dynamique très favorable de l’élanion semble s’expliquer, dans un premier temps, par la modification de grands ensembles d’habitats dans la péninsule ibérique. L’espèce a colonisé l’Espagne à partir de l’Afrique du nord où il est commun. Les pratiques agricoles ont changé dans les pâturages hispaniques et l’habitat est devenu plus ouvert, ponctué d’arbres et d'arbustes, se rapprochant plus de la savane. Grâce à une bonne démographie, potentiellement avantagée par le changement climatique, l’élanion a étendu sa zone de présence jusqu’à atteindre la France. C’est une espèce opportuniste et vagabonde qui s’accommode d’un large éventail d’habitat" explique-t-il. Un voltigeur pour séduire Basé à Toulouse, Ghislain Riou réalise des études un peu partout dans la région. L’élanion blanc est suivi par des bénévoles et des salariés des associations naturalistes comme la LPO depuis son arrivée en Midi-Pyrénées, notamment à partir de 2008 et l’augmentation des observations. Le rapace africain trouve chez nous des conditions idéales pour se reproduire. "En ce moment c'est même la saison des amours ! Le mâle va séduire la femelle en lui montrant qu'il est un bon chasseur. Il va lui offrir sa proie. Il va aussi faire des voltiges et des cascades. Ensuite arrive la lune de miel avec l'accouplement pendant plusieurs jours. C'est la femelle qui choisit le nid, le mâle lui fait visiter plusieurs endroits" raconte Jean-Claude Boyer, photographe animalier lotois spécialiste des rapaces.


A l’affût perché en haut d’un arbre ou d’un buisson DR - Jean-Claude Boyer L’élanion se nourrit exclusivement de rongeurs et de micromammifères. Pour l’instant, il n’a pas été démontré d’influence négative sur la biodiversité, sur d'autres espèces ou prédateurs avec qui il rentre en compétition comme le faucon crécerelle, l’espèce qui lui est le plus proche par la taille et le mode de vie. "L’élanion blanc, qui a colonisé de manière tout à fait naturelle et spontanée notre pays, à l’instar de la tourterelle turque au XXème siècle, a tout à fait sa place dans la faune française. Les ornithologues voient globalement plutôt sont arrivées positivement dans le contexte global d’effondrement des espèces que nous subissons. Des menaces bien supérieures à la compétition avec l’élanion persistent toujours sur les espèces les plus menacées d’Occitanie comme la destruction des habitats naturels, le dérangement, les poisons, l’usage des pesticides" soutient Ghislain Riou. L’espèce est en expansion dans toute son aire de répartition, comme au Proche et au Moyen-Orient. Bien qu’il soit classé en « vulnérable » sur la liste rouge régionale de Midi-Pyrénées (sa population n’était pas la même lors de son évaluation en 2014), son évaluation prochaine sera vraisemblablement bien plus positive espèrent les observateurs.

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