Publié le 17/07/2023 à 13:08
Mais que se passe-t-il au sein du sanctuaire de Rocamadour ? Il se trouve en effet qu'en mars 2022, le père Florent Millet a fait l'objet d'une peine canonique actée par l'Evêque de Cahors, Mgr Laurent Camiade. À l’origine de cette décision de l'Eglise se trouveraient des propos du prêtre dans le cadre d'échanges spirituels avec un ou plusieurs fidèles qui dépasseraient le cadre convenu et moral requis par l'institution.
Or, malgré cette sanction prise par sa hiérarchie directe, rien n'a jamais été ébruité et le recteur des sanctuaires de Rocamadour depuis mars 2018 assure sa charge. Contacté par La Dépêche, l'évêque l'assure : "Il ne s'agit en rien de faits délictuels et sur lesquels il mérite que nous communiquions. Nous ne voulons pas amplifier quelque chose qui est de l'ordre de la déontologie religieuse, et j'insiste sans aucun caractère pénal. L'affaire est désormais réglée". Pour le dignitaire de l'Eglise sur le diocèse, il s'agirait donc d'imprudences verbales.
La procédure contre l'abbé Ronan de Gouvello se poursuit
Inévitablement, ce sujet en fait ressurgir un autre qui a marqué la communauté catholique lotoise : celle de l'abbé Ronan de Gouvello, écarté du groupement paroissial de Cahors où il officiait jusqu'en mars 2019, dans le cadre d'une mesure conservatoire. "Là, ce n'est pas du tout la même chose, ce ne sont absolument pas des faits de même nature", rétorque Mgr Camiade qui précise que pour l'Abbé de Gouvello la procédure se poursuit, comme il l'avait déjà annoncé "suite à des accusations sérieuses de manquements à ses engagements sacerdotaux" mais "sans infraction pénale".
Mais alors pourquoi cette peine canonique ? L'évêque de Cahors a tout de même décidé de sanctionner le prêtre de Rocamadour par ce qu'il qualifie "de mesure provisoire et générale". Et en effet, selon nos informations, le Père Millet n'aurait plus l'autorisation d'assurer l'accompagnement spirituel individuel auprès des croyants concernés, devrait suivre une formation à l'accompagnement spirituel et ne serait plus vicaire général du diocèse.
Des accusations qui surprennent à Rocamadour
Il semblerait que les victimes se soient retrouvées dans une relation de dépendance et de soumission psychologique alors qu'elles étaient venues chercher conseils et soutiens auprès du prêtre. "Une sorte d'abus spirituel",nous dit-on. Mais dans l'entourage du père Millet, face à de telles accusations, tout le monde semble tomber des nues.
Malgré les sanctions prises, le Père Millet fait l'objet d'une plainte déposée contre lui, il y a quelques semaines devant le tribunal national pénal canonique tout juste créé en janvier 2023. Sollicité, le prêtre nous a accordé un échange privé, souhaitant que ses propos ne soient pas retranscrits, ce que nous respecterons. Par ailleurs, La Dépêche du Midi a contacté une personne concernée par ces faits qui n'a pas souhaité répondre à nos questions. Même au sein de l'institution, ni le président du tribunal ecclésiastique, ni le responsable des abus dans l'église, pas plus que le promoteur de justice n'ont souhaité aborder cette affaire auprès de nos journalistes.
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